samedi 19 avril 2008

LES CAPTIFS DU LYS BLANC


LOS IMPOSTORES

( LES CAPTIFS DU LYS BLANC )

traduit de l'espagnol (Colombie) par Claude Bleton


Partie au départ à la recherche d'un autre roman du même auteur, Le syndrome d'Ulysse, qui me tentait depuis des semaines et sur lequel je n'arrivais jamais à mettre la main, voilà que, de guerre lasse, je fouine à la bib' sans conviction pour voir quel autre de ses romans pourrait m'intéresser. C'est que mon expérience de lecture d'écrivains latino-américains n'a, jusque là, pas été très heureuse (expérience particulièrement traumatisante avec Marelle de Cortazar...) et que c'est avec beaucoup de réticence que j'aborde ce rayon. Mais bon, y en a forcément faits pour moi, et comme j'avais envie de voyager par là-bas, je fouine, je fouine, j'y crois, j'y crois...  Et vlà-ty pas qu'en consultant la 4è page de couv' des Captifs du lys blanc, je lis les mots "humour ravageur" qui me sautent aux yeux. Aaah?

Je l'embarque, je m'y plonge et je souris dès les premières pages, pour m'esclaffer quelques lignes plus loin. Super, je sens que ça va me plaire et que je ne vais pas m'ennuyer, d'autant plus que l'intrigue est habilement construite et tient en haleine tout le long.
Et c'est effectivement un moment de lecture très agréable et divertissant que j'ai passé aux côtés des protagonistes de cette histoire, embarqués malgré eux dans une aventure palpitante à Pékin.

J'ai beaucoup aimé cet aspect très international du roman qui rassemble, contre toute attente, colombien, péruvien, brésilien, allemand, slave, français et chinois dans un pays quasi-opposé culturellement à l'Amérique latine. L'auteur est particulièrement doué pour retranscrire les ambiances culturelles, que ce soit en France, en Allemagne, au Pérou ou en Chine, entre sud-américains et autres nationalités, et pour dépeindre les petits travers de chacun. Il a un humour saugrenu, gentiment moqueur mais parfois clairement critique, qui au final, fait de ses héros des personnages truculents dont le ridicule (quand ils le sont) les rend charmants et attendrissants. Chaque personnage est unique dans son genre mais j'ai particulièrement aimé le péruvien - à mourir de rire!! Certaines situations et certains dialogues sont aussi parfois un peu farfelus et loufoques.

Dans l'ensemble c'est délicieusement drôle mais sans que la drôlerie soit l'élément principal du roman - c'est drôle mais bien dosé, comme un plat qui aurait pile-poil la dose de sel qu'il lui faut pour relever son goût - ni trop, ni pas assez. Et puis, autre aspect particulièrement intéressant de ce roman, c'est que les personnages sont tous férus de littérature, et que c'est donc un thème très présent dans toute l'histoire, ce qui n'était pas pour me déplaire.

J'ai hâte maintenant de mettre la main sur Le syndrome d'Ulysse, je ne sais pas si ce sera sur le même ton, en tout cas, Santiago Gambo m'apparaît comme un auteur facétieux qui prend un malin plaisir à tourner en dérision des scènes et des situations qu'il met lui-même en place et c'est particulièrement jubilatoire.
Un internaute d'Amazon a écrit à propos de ce livre qu'on y retrouvait cet humour si particulier aux auteurs latino-américains. Si c'est ça, je pense que je vais maintenant fouiner dans ce rayon avec plus de motivation!

L'auteur
Santiago Gamboa est né à Bogota en 1966. Journaliste, il a vécu en Espagne et en France et il réside actuellement à Rome. Il est l'auteur de Perdre est une question de méthode.

2 commentaires:

  1. Voui, c'est moi!
    Je suis en train de finir ce roman, que ma main a saisi "au hasard" à la bibli sur la foi du nom de l'auteur, et le mot humour ravageur ayant aussi agi, je m'y suis plongée avec délices. Excellent!
    Je suis ravie de le retrouver chez toi...
    De plus, la balade dans Pékin est fort bien faite!

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    Réponses
    1. Ah il est excellent cet auteur, n'est-ce pas? Je n'ai toujours pas mis la main sur son dernier paru que tu as lu, mais c'est comme si je me le réservais pour des jours où ma période lecture ne serait pas au beau fixe.:)

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