lundi 4 juin 2012

DOWN AND OUT IN PARIS AND LONDON


DOWN AND OUT IN PARIS AND LONDON

DANS LA DÈCHE À PARIS ET À LONDRES )


Depuis que j'ai relu 1984 de George Orwell environ 15 ans après ma première lecture, j'ai eu comme une véritable révélation pour cet auteur qui ne cesse de me fasciner par son parcours, son intelligence rare, son côté visionnaire et son talent d'écrivain! Il m'était même passé par la tête l'idée de lire toutes ses oeuvres, et en fouinant un peu, j'avais découvert qu'il avait écritDown and Out in Paris and London, le récit autobiographique qui l'a révélé au monde littéraire en tant que George Orwell.

Ce livre est le récit de ses quelques mois passés à Paris, puis à Londres, à la fin des années 1920, dans le dénuement le plus total. Certains indices laissent à penser qu'une grande partie des faits est romancée et inventée, et certains critiques laissent entendre qu'il n'était pas vraiment dans la précarité la plus absolue.
Que nous importe! Ce livre est un reportage social convaincant sur les conditions de vie des laissés-pour-compte, un témoignage fort, animé de réflexions sur la pauvreté qui, aujourd'hui, sont plus que jamais à l'ordre du jour.

Déjà j'ignorais que George Orwell avait séjourné à Paris. Quel précieux témoignage d'une époque!
J'ai aimé voir Paris vivre sous sa plume, avec ses bistros, son métro, ses habitants qui ne manquent pas de verve, j'ai aimé découvrir qu'il parlait et comprenait le français. J'ai aimé, dans la version anglaise, le style intégrant des expressions françaises très colorées, allant des injures aux expressions de tous les jours. Ça rendait le style vivant, l'expérience fort réelle, nous y plongeant comme si on y était. On y trouve des phrases du type:

"Débrouillard" is what every plongeur wants to be called. A débrouillard is a man who, even when he is told to do the impossible, will se débrouiller - get it down somehow." J'adore ! 

J'ai aimé ses rencontres foisonnant de personnages hauts en couleur et aussi touchants les uns que les autres, dont il dresse le portrait comme un hommage mérité à des personnes aussi rarement mis en valeur.

J'ai aimé son compte-rendu de ses expériences dans les hôtel-restaurants parisiens, un témoignage à faire froid dans le dos quand il décrit les conditions d'hygiène dans les cuisines et salles de ces restaurants (même les plus chers, voire, surtout dans les plus chers). Sa description des conditions de travail du personnel est également un témoignage de valeur, j'ai aimé sa lucidité et son sens de l'observation, non dénué d'humour. J'ai aimé ses réflexions pertinentes et crues sur le travail de cette classe sociale peu considérée et au statut peu valorisé, et de fait, peu valorisant.

J'ai aimé sa grandeur d'âme qui s'applique à voir, dans les vagabond et les mendiants dont il a partagé l'expérience de vie ou qu'il a simplement côtoyés à Londres, des êtres humains avant tout. J'ai été retournée par la description tellement réaliste, vivante, de leurs conditions de vie éprouvantes, leurs logements d'une nuit indécents et répugnants de saleté.
J'ai aimé son discours qui questionne le mépris que la majorité éprouve à leur encontre, la viciosité/perversité d'un système qui les condamne à leur sort, sa recherche de solutions.

J'ai aimé aussi sa comparaison de Paris et de Londres, ce qu'il apprécie dans l'une, ce qu'il ne retrouve pas dans l'autre, ce qu'il regrette dans l'une, ce qui lui manque dans l'autre.

Bref, j'ai aimé! 
Je suis encore plus touchée et fascinée par le destin de cet écrivain qui a fini par nous pondre l'excellentissime 1984 !

4 commentaires:

  1. Bon, c'est pas nécessairement que j'ai un truc à dire super intéressant... mais je ne connaissais pas du tout. Et, of course, je suis tentée!

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    1. Tout comme toi il y a encore quelques mois.;)
      Je le recommande chaleureusement bien sûr!

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  2. Tu as raison de fouiner à la bibli, dis donc! Le titre est bizarrement traduit, pas toujours dans la dèche on dirait!

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    1. Oui, le fouinage à la bib' est souvent source de bonnes surprises, surtout ici avec le choix qu'on nous propose (mais bon, vous n'êtes pas vraiment en reste sur tes terres;)). Pour le titre, il correspond bien, mais aussi, à l'époque, on survivait (mal certes) avec 3 francs 6 sous...

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