mardi 17 novembre 2015

L'ARABE DU FUTUR - TOME 2


L'ARABE DU FUTUR

UNE JEUNESSE AU MOYEN-ORIENT (1984-1985)

Petite parenthèse.
Lu en septembre, billet en brouillon début octobre, c'était, dans la série des billets en retard et parce que je m'attache à les publier dans l'ordre chronologique de mes lectures (sauf LC ou challenge qui passent avant), le prochain à paraître.
J'ai hésité, pour une fois, à contrevenir à la règle de l'ordre chronologique, parce que Syrie, parce que arabe, parce que amalgame, surtout pour ceux qui n'ont pas lu cet album, parce que ça pouvait sonner provoc', malvenu, ou message de je-ne-sais-quel-ordre, rien que pour le titre.
Je réfléchis peut-être trop mais les temps sont sensibles. Je me sens du coup comme obligée de me justifier aujourd'hui de publier ce billet, chose que je n'aurais pas ressenti le besoin de faire il y a une semaine.
Bref, je ne vais pas commencer à m'autocensurer, je livre mon billet tel quel (un peu brouillon, comme il m'est sorti du coeur), avec mon enthousiasme de l'époque, bien qu'en me relisant, j'ai quand même le coeur serré en me disant, bon sang, si on savait à l'époque qu'évoquer la Syrie au 21è siècle aurait une toute autre résonance, particulièrement macabre, qui toucherait le monde entier...
Fin de la parenthèse.

***********

Que dire de plus par rapport au premier tome ? J'ai adoré, j'ai kiffé, peut-être plus encore qu'à la lecture du premier volume. Peut-être parce que, comme avec un bon ami qui nous est particulièrement sympathique au travers de ses récits, j'étais particulièrement ravie et avide de retrouver l'auteur ici. Il me semblait être en terrain connu (et pourtant qu'est-ce qu'on ne cesse d'en découvrir de belles ici encore), j'étais à l'aise avec son univers, j'étais pressée de l'écouter (le lire en fait) sur ses souvenirs d'enfance, tellement atypiques, tellement instructifs, tellement uniques.

Je me suis totalement appropriée l'univers et l'histoire de l'enfance de Riad Sattouf, balancé entre la France et le Moyen-Orient (ici la Syrie) dans les années 80. J'avais hâte de retrouver son humour, son témoignage à hauteur d'enfant sur une période de l'Histoire qu'il a traversé et sur un pays qui reste somme toute assez méconnu ou exploré dans ses traditions et coutumes. Une vie balancée entre deux cultures diamétralement opposées, celles de ses parents, la mère, Bretonne, le père, Syrien.

Ce tome 2 n'était pas encore sorti qu'il me tardait de m'y plonger. Ce tome 2 était sorti, je ne l'avais pas encore commencé, que je savais déjà que j'allais adorer. Ça n'a pas raté (déjà dès la première vignette, j'étais bidonnée !). J'attends maintenant la suite avec impatience !

Je ne reprendrai pas tout mon laïus du premier tome car comme je disais plus haut, que dire de plus que ce que j'ai déjà dit ? Cette série de toute façon forme un tout et si j'avais pu lire tous les tomes en une fois, je n'aurais écrit qu'un seul billet qui serait allé dans le même sens. 

Toutefois, je pourrais souligner ici ce qui m'a particulièrement plu. 
Déjà, ça se passe principalement à l'école, donc c'est un univers plutôt plaisant, amusant, qui nous rappelle à nos propres souvenirs et déboires, un peu à la façon des "Petit Nicolas" ou Une sacrée mamie.
C'est la première années scolaire du petit Riad. Manque de pot pour lui et ses petits camarades, la maîtresse (et le maître plus tard - je ne saurais dire lequel des deux était le pire !) a une approche de l'éducation qui, aujourd'hui en Occident, ferait pousser de hauts cris. Sévérité extrême, violence, sadisme, j'avoue, j'en étais secouée.
Riad Sattouf ravive toutefois ses souvenirs avec tellement d'humour et d'autodérision pêchés d'on ne sait où que je n'ai pu m'empêcher de rire par moment. C'était terrible d'être entre horreur, sentiment de révolte et fous rires. Il y a aussi un côté absurde dans tout ce système qui fait osciller entre l'envie de pleurer et l'envie de rire.

Une année riche également en rencontres diverses et l'occasion de découvrir différentes villes en Syrie. L'introduction de nouveaux personnages permet de balayer de façon plus large la société syrienne qui, suivant les classes sociales et le fait qu'on soit en ville ou à la campagne, diffère beaucoup en attitude et mentalité. J'ai trouvé tout cela très intéressant et instructif. Et bien sûr, humour et dérision sont toujours au rendez-vous.
J'ai adoré aussi les passages qui laissaient entendre qu'au moment de régler, les commerçants refusaient d'être payés (hilarantes ces scènes !). J'ai été bouleversée par les épisodes chez le médecin, quelle misère, des épisodes terribles, qui serrent le coeur, et malgré tout, l'auteur parvient à nous faire rire ! Le court passage en France lors des vacances chez sa grand-mère maternelle était aussi épique !

Bref, en fait, je ne voulais pas m'étendre sur cette BD mais tellement de moments mémorables et hilarants me reviennent en tête que j'ai envie de tous les citer !
Je m'arrête quand même là.

8 commentaires:

  1. Ecoute, finalement ce tome 2 me plairait peut être plus (j'ai abandonné le 1)
    A part ça, oui, une sorte d'autocensure? Lundi j'avais programmé l'excellent Et tu n'es pas revenu (d'auschwitz, en fait) mais le titre paraissait un peu dur comme ça... D'où mes renardeaux.
    Aujourd'hui, ben tant pis, une lecture démarrée vendredi en toute innocence, bouquin qu'il faut lire, et qui hélas colle à l'actualité, tant pis j'en parle.
    Ensuite, on verra...

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    1. Probable que ce tome 2 te plairait, mais en même temps, si tu as abandonné le tome 1, je n'oserais être trop catégorique, parce que pour moi c'est dans le même esprit, c'est le même humour, bref, c'est la suite de l'histoire de son enfance au Moyen-Orient. Ceci dit, les épisodes à l'école (et tant d'autres) valent franchement le détour ! C'est tellement surréaliste, glaçant, absurde, dramatique, et malgré tout, Riad Sattouf arrive à faire passer l'humour, je trouve ça fort.
      Quant à l'autocensure qui nous a guettés, oui, voilà, on parle de la même chose, tu l'illustres très bien avec ton exemple.;-) Je n'ai pas voulu par ailleurs faire de billet "de transition", et ça m'a fait bizarre hier de me dire, je balance un billet de lecture comme ça, comme si de rien n'était, surtout sur le ton d'un billet écrit il y a plus d'un mois, d'où ma "petite" parenthèse quand même.;-)
      Bon, là la blogo s'est réanimée (ça s'était bien calmé partout aussi ce weekend), je pense qu'on est bien parti pour reprendre "comme avant", quelles que soient nos lectures.;-)

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  2. J'ai l'impression que lire ces tomes m'apprendraient bien des choses. Ça semble être le bon moment, le plus difficile sera sans doute d'éviter les à-priori et autres idées reçues que le climat du moment avivent.

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    1. Oui, c'est sûr que ces albums sont très instructifs, historiquement et culturellement. Il s'agit tout de même d'un témoignage unique en son genre, une vision d'un pays de l'intérieur, à hauteur d'enfant certes mais avec tout de même la lucidité de l'adulte d'aujourd'hui. Bien sûr, on n'y parle pas de la Syrie d'aujourd'hui mais bien de celle des années 80, le contexte était encore différent.

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  3. J'ai trouvé ce second tome plus apaisé mais toujours aussi insctructif. Et puis cette forme d'humour teintée d'autodérision mélangée à des faits tout sauf rigolos, c'est vraiment ce que j'aime.

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    1. Je pense que c'est vraiment cet humour et cette autodérision qui font la force de ce récit. Vivement le tome 3 ! :-)

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  4. Je n'ai lu que le premier mais je l'avais vraiment beaucoup aimé.

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    1. Alors aucun doute que tu apprécieras grandement le deuxième !:-)

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