dimanche 30 avril 2017

NE SAUTEZ PAS !


NE SAUTEZ PAS !

Mon dieu ! Je n'ai quasiment rien de positif à dire sur ce roman, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps... Pourtant, ça présageait bien. La couverture présente ce livre comme un "roman pas policer mais presque..." J'adore ce genre de clin d'oeil facétieux d'éditeur qui semble d'emblée se démarquer du classique et du convenu en annonçant ne rentrer dans aucune case connue. Ça sentait le délirant, du moins l'originalité. Forcément, je fonce, surtout que c'était l'occasion de découvrir un auteur belge, Frédéric Ernotte. Je fonce d'autant plus que le résumé était prometteur lui aussi :

"Est-ce forcément mal de ne pas faire le bien ? Assis sur le toit d'un des plus hauts gratte-ciel de Bruxelles, Mathias est songeur. Les jambes du laveur de vitre balancent dans le vide à plus de cent mètres du sol.
Alors qu'il réfléchit au travail d'intérêt général que la justice lui a imposé (vendre en porte à porte des gadgets pour une association humanitaire), un homme paniqué surgit derrière lui. Mathias ne le sait pas encore, mais la minute qui va suivre va radicalement changer sa vie. Un engrenage impitoyable vient de s'enclencher..."

Quel suspens dès la quatrième de couv' ! On a forcément envie d'en savoir plus, non ? Sauf que j'aurais dû me méfier de la première phrase, cette question du philosophe du dimanche qui donne un peu tout le ton du récit...

Mon avis Goodreads pondu dans la foulée :
J'ai hésité entre 1 et 2 (étoiles). Franchement, j'ai eu envie d'abandonner à plusieurs reprises, mais à moins que ce soit totalement insipide (ce qui n'était quand même pas le cas), je rechigne à lâcher mes lectures en cours. Roman qui m'a entre agacée et ennuyée, et pourtant, il est plutôt pêchu et ne manque pas de rythme. Une intrigue qui frôle le grotesque tout en tentant de glisser un peu de moral et des réflexions sur l'égoïsme du monde mais également son impuissance (l'idée n'est pas mauvaise mais on tombe très vite dans les aphorismes à deux balles), des personnages un peu trop caricaturaux, un enchaînement de comparaisons et de métaphores qui finissent par alourdir le style, un humour qu'on voit venir, un peu facile et systématique, qui, très vite, ne prend plus malgré quelques bonnes trouvailles, une écriture qui ne manque pas de caractère mais il m'en faut plus pour m'impressionner. Bref..."

Et je ne parle pas de la relation gnangnan et sirupeuse du couple qui a pesé très lourd dans mon (non)-appréciation du récit.

Mon petit bémol, qui va donc ici dans le sens positif, c'est que l'ambition de ce roman est tout de même louable. L'auteur, à travers son personnage, établit une sorte d'état des lieux des aberrations et des souffrances de notre monde et de la bêtise humaine, et invite à la réflexion. Peut-on faire quelque chose contre toute la misère du monde ? Faut-il s'occuper de ceux qui se trouvent à des kilomètres alors que les cas critiques ne manquent pas près de nous ? Comment jauger le pire, et entre deux maux, choisir le moindre ? Doit-on faire quelque chose ? Est-ce mal si on ne fait rien ? 
Une bonne idée en soi mais ce roman m'a donné l'impression d'un truc fourre-tout où l'auteur récupère, pour étayer son propos, de nombreuses images qui passent pour inédites alors qu'elles circulent déjà depuis plus ou moins longtemps (la lessive qui lave plus blanc que blanc, le scandale de l'eau potable utilisée pour nos besoins, etc). Bon, certes, ça n'a toujours rien changé au problème de la connerie humaine, mais ça, c'est un autre problème.

Quelques réflexions et observations originales qui touchent quand même dans le mille :

- Au lieu d'apprendre aux enfants à écrire, on change le dictionnaire en fonction de leurs fautes."

"- Tu vois m'gamin, faudrait quand même m'expliquer comment on peut laisser crever des êtres humains sur terre pendant qu'on dépense des milliards pour envoyer des fusées hors de prix sur une planète rouge à la recherche de formes de vie dont je me contrefous. Les gens qui veulent absolument marcher sur du sable ocre n'ont qu'à aller aux Galapagos."

Également commenté par Carnet de lecture.

L'auteur
Frédéric Ernotte est né à Namur en 1982. Passionné par la littérature, il a écrit son premier roman pour relever un défi lancé par un de ses profs. Une réussite puisque ledit roman, C'est dans la boîte, a reçu le prix du Balai de la découverte en 2014. Ce grand amateur de roman policier est journaliste.

Intègre le  

22 commentaires:

  1. De l'ambition mais peu de moyens peut-être... en tout cas moi, j'abandonne les livres qui m'ennuient : il y en a bien trop à lire !

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    1. J'ai ce petit défaut de vouloir m'assurer jusqu'au bout que je n'aime pas à un livre hahaha ! Un fol espoir d'un revirement de situation, d'une révélation à la toute fin qui me ferait oublier le calvaire des pages précédentes... Bon, ça m'arrive d'abandonner mais généralement, c'est dès les premières pages. Quand j'ai bien avancé, ça m'ennuie quand même de lâcher en cours de route. Surtout dans le cas de romans plus ou moins courts.

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  2. T'es sympa ce matin. On tourne la page...

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    1. Oui, ce doit être le weekend de 3 jours et une virée au vert qui me rendent plus clémente que je n'aurais pu l'être (l'asthme m'a achevée haha).:-)

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  3. Et bien, on passe, on ne note pas et ça c'est bien !

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  4. Je rejoins totalement ton avis sur ce roman! Vite, passer à une autre lecture plus captivante :D Bon 1er mai

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    1. Ça m'a rassurée de voir ton avis sur FB avant que je ne publie mon billet car figure-toi que j'avais noté ce titre parce que je l'avais repéré dans tes sélections pour le mois belge.;-)
      Bon 1er mai à toi.

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  5. Mouais mouais mouais, c'est sûr que ça ne donne pas envie et je te fais confiance !

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    1. C'est un livre qui a quand même trouvé son public. Bon, je ne suis pas convaincue que tu pourrais en faire partie.;-)

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  6. Une autre lectrice de ce mois belge ne l'a pas aimé non plus, ce roman (alors qu'elle avait adoré le premier d'Ernotte). Déjà le déjanté, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, alors... ma PAL ne se plaindra pas ;-)

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    1. Ça aurait été intéressant de confronter les avis si elle avait aimé, mais bon, dans un sens, je suis rassurée qu'on soit sur la même longueur d'ondes pour ce livre.:-)

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  7. Une vraie mauvaise pioche ! Va falloir te remettre en selle au plus vite :p

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  8. Cela m'arrive rarement de ne rien aimer d'un livre mais il faut apprendre à laisser tomber certaines lectures. La vie est trop courte et il y a bien trop de bons livres à lire.

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    1. Ah mais ça m'arrive d'abandonner mais a priori, si j'ai continué, c'est que ça se laissait lire tout de même.;-)

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    1. Disons qu'il ne me marquera pas, c'est sûr.

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  10. My god que je ne suis pas tentée!!! ^^ (ouf après tout tant mieux, il existe tant de bijoux littéraires!) - sourire :D
    Aphorismes à deux balles...... caricatural..... un style lourd...... relation gnangnan et sirupeuse.......... :P
    Je me fis toujours à tes avis car nos ressentis sont si proches! Bon heureusement il y a quelques bonnes réflexions et tes deux extraits le démontrent. Mais voilà, c’est mort, je ne le lis pas, et vlan! ^^
    Bises et... c’est jeudi!!! Yaouhhhhh

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    1. Haha, je sers un peu de cobaye sur ce coup-là.;-) Bon, j'ai essayé d'en ressortir quelques éléments positifs mais je ne peux vraiment pas nier le fait que j'ai failli abandonner ce roman à plusieurs reprises, ce qui signifie tout de même que j'ai été loin d'être conquise même si je ne peux pas dire non plus que c'est un bide total.
      Bon, c'est ainsi, on ne peut pas toujours tomber sur des coups de coeur.
      Bises et presque bon (long) weekend ! Youhou !

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    2. Ici malheureusement y'a pas ce long weekend, mais deux jours yaouhhhhhhhhhhhhhh bisous!

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    3. Arf ! Bon c'est toujours deux jours de pris !:-) Bisous.

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